Dans les années 1950, la France dénombrait moins de 5 centres et camping naturistes. En 2006, ils sont plus de 50 de toutes tailles, du petit centre familial accueillant quelques dizaines de personnes aux grands centres de bord de mer qui en reçoivent plusieurs milliers. La Fédération française de naturisme (FFN) regroupe 150 clubs au dernier recensement d’avril 2006.

Le naturisme en France

  • 1903 - S. Gay crée en France une colonie naturiste au Bois-Fourgon.
  • 1907 - l’abbé Legree, avec l’accord de ses supérieurs, emmène ses élèves se baigner sans maillot dans les calanques marseillaises.
  • 1920 - Création du Sparta Club, premier club naturiste, par Kienné de Mongeot (l'abbé chez les nudistes) et Yvan De Laval.
  • 1922 - Jacques Demarquette fonde un camp naturiste à Chevreuse.
  • 1930 - 2 médecins, André et Gaston Durville, ouvrent un centre dans l’Île du Platais (Physiopolis) où se tint le 1er congrès nudiste. À l’époque, les clubs naturistes pratiquent des thérapies fondées sur les vertus curatives du soleil, de la mer et du vent, la nudité étant le meilleur moyen d'entrer en contact avec ces éléments. L’hydrothérapie était préconisée par le docteur Carton (Enseignements et traitements naturistes pratiques 1936), fondateur de la revue Naturiste.
  • 1931 - Création du CGF : Club gymnique de France à Villecresnes, qui perdure de nos jours.
  • 1932 - Création du centre Heliopolis sur l'Île du Levant
  • 1936 - Léo Lagrange (1er sous-secrétaire d’État aux Sports et Loisirs), reconnaît officiellement l’utilité du mouvement naturiste.
  • 1944 - Albert Lecocq (Franc maçon) et son épouse Christiane créent le Club du Soleil grâce à l'apport des Sections « Vivre » de De Mongeot ; avec l’idée d’un club pour chaque ville, un terrain pour chaque club.
  • 1949 - Ils ouvrent le grand centre de vacances naturistes : le Centre héliomarin (CHM) de Montalivet sur le littoral aquitain.
  • 1950 - Fédération française de naturisme (FFN) est fondé.
  • 1953 - Création à Montalivet de la Fédération naturiste internationale (INF-FNI) qui regroupe les Fédérations de tous pays reconnues pour leur pratique d'un naturisme familial et organisé.
  • Années 1960 - des dizaines de centres naturistes sont créées partout en France. Des militants quittent leurs emplois et se lancent dans l'aventure, défricheurs et gestionnaires de petits centres, ils attirent vers eux les familles naturistes en quête d'une vie simple et naturelle.

  • 1961 - Ouverture de Héliomonde (Essonne) le plus grand terrain naturiste d’Île-de-France (47 ha) dans l’ancienne carrière de grès d’où ont été extraits les pavés de Paris. Des membres de l’équipe de France de Volley-ball s’y entraînent. Le sport, en tenue gymnique, tient alors une grande place. Le challenge Cortey envoie les meilleurs sportifs des clubs en tournois pour des rencontres en France et à l'étranger (natation, tir à l’arc, ping-pong, volley).
  • Années 1970 - La capacité d'accueil des naturistes en Aquitaine est saturée. On obtient les autorisations à la création d’un second et plus vaste Centre de vacances en bord de mer.
  • 1974 - Adoption de la définition internationale du naturisme : « Le naturisme est une manière de vivre en harmonie avec la nature, caractérisée par une pratique de la nudité en commun qui a pour but de favoriser le respect de soi-même, le respect des autres et celui de l'environnement ».
  • 1975 - Ouverture d’EURONAT.
  • 1983 - Le mouvement naturiste français, par sa Fédération, la FFN, est reconnu mouvement de jeunesse et d’éducation populaire par le ministère de la Jeunesse et des sports. La vie sociale de certains fut simplifiée, le naturisme étant banalisé, les problèmes professionnels inhérents disparurent. Des piscines municipales ouvrent des créneaux horaires aux pratiquants un peu partout. La FFN formait alors ses propres cadres par des BAFA spécialisés « naturistes » et mettait en place sa section Jeunes ALIZEE. Ceux-ci animaient les activités d'été des jeunes enfants des centres de vacances et offraient des spectacles. À Paris, la municipalité ouvre un créneau horaire aux naturistes à la piscine Roger Le Gall. En province aussi les naturistes obtiennent des piscines municipales un jour d’ouverture. Des saunas leur réservent un créneau horaire. La mode aidant, des établissements de confort surgissent : Thalasso à Euronat, balnéo au CHM et Bélézy ; attirant une clientèle diversifiée.

  • 1993 - La Maison du naturisme ouvre à Paris.

De nos jours

La présence naturiste la plus forte se situe sur le littoral aquitain : actuellement, il y a sur la Côte d’Argent autant de baigneurs naturistes que de baigneurs en maillots. Les premiers, et les plus vastes centres naturistes se trouvent sur cette partie de la côte Atlantique : Montalivet (commune de Vendays-Montalivet), Euronat (commune de Grayan-et-l'Hôpital), Arnaoutchot (commune de Vielle-Saint-Girons), la Jenny (commune de Le Porge).

Le littoral du Languedoc-Roussillon connaît aussi une forte présence naturiste, notamment autour de Port Leucate (Aude).

Pas de centre naturiste sur la Côte d’Azur, où le paysage naturel s'est raréfié sous le béton, mais il existe quelques petits centres dans l'arrière-pays (Puget-Théniers) et de plus vastes sur les côtes de la Corse. Il y a encore quelques plages naturistes, en particulier au Cap Taillat (commune de Ramatuelle, dans le Var), grâce au Conservatoire du littoral qui a sauvé ce secteur. Il est à noter que les calanques marseillaises sont fréquentées par les naturistes depuis 1929.

La célèbre et splendide Île du Levant possède un village naturiste, Héliopolis, ouvert à tous les publics. À Héliopolis, le bord de la mer doit impérativement rester libre et accessible à tous, aucune privatisation de la bande littorale n’est acceptée. Au XXIe siècle, ce principe naturiste et écologiste y reste toujours en vigueur, contrastant avec le béton envahissant du littoral de la Côte d'Azur. Les copropriétaires naturistes d'Héliopolis ont « gelé » à leurs frais une vaste zone boisée, où toute construction est interdite, qui constitue une réserve naturelle ouverte au public.

Le naturisme en France

Les années 2000 voient surgir la pratique non autorisée de la randonue. De la simple balade en forêt à des excursions plus sportives dans des zones montagneuses ou accidentées, il s'agit là d'associer la sensation de bien-être causée par la nudité à la découverte de coins de nature. C'est donc une forme de naturisme sauvage qui se développe hors des centres autorisés, même si ceux-ci peuvent servir de lieu d'hébergement ou de point de départ.